Entrepreneuriat des femmes en Afrique : Marie Diouf la femme qui s’est imposée dans la saliculture au Sénégal
- Romuald AFFEDJOU
- 20 Jun, 2024
La sénégalaise, Marie Diouf ayant
été ramasseuse de sel au départ est devenue aujourd’hui l’une des rares femmes
du Sénégal qui règnent sur le secteur de la saliculture dans le pays. La
saliculture étant un secteur très rentable et très difficile à la fois, il est très
rare de voir des femmes émerger dans ce secteur au point d’avoir une grande
unité de production.
‘’Il faut être une femme qui respecte
soi-même, qui négocie avec ses employés, et qui paie aussi ses employés’’,
Conseil de celle qui a été surnommée la reine de sel de Factick, une ville
située à l’ouest du Sénégal.
Marie Diouf est une pionnière dans l’exploitation du sel. Première femme a intégré la filière au Sénégal, elle y travaille depuis deux décennies. Dame de fer, elle a su rentrer dans le cercle restreint de la saliculture au Sénégal. La saliculture, un domaine d’activité jusqu’à ici dominé par les hommes.
‘’A mes débuts, j’étais ramasseuse
de sel. Il s’agit d’une femme que les hommes emploient dans leurs marais
salants. Le salaire journalier est estimé à 2000 f CFA. Une ramasseuse de sel a
la possibilité d’avoir son propre tas de sel. Un tout petit qu’elle peut vendre
entre 10000 et 15000 f CFA’’, explique-t-elle. Ambitieuse, sérieuse
entrepreneure, Marie Diouf a très vite compris que les femmes avaient leur place
dans cette filière qui regorge de potentialités.
‘’ Après avoir travaillé
pendant un long moment, je me suis demandé pourquoi les hommes ont accaparé l’exploitation
du sel ? Et pourquoi pas les femmes aussi ? J’ai décidé de me lancer
dans la transformation de sel. Pour avoir un bon budget de départ, j’ai vendu
mes ruminants. De plus, j’ai contracté un prêt bancaire pour acheter mes
parcelles destinées à l’exploitation’’, raconte Marie Diouf. « Ce n’est pas le
chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin », Marie
Diouf s’est appropriée cet adage. Grâce à son activité, elle contribue
modestement à la lutte contre le chômage dans sa région en créant des emplois.
‘’ Je suis propriétaire de deux
hectares de terres. J’estime que c’est insuffisant. Je veux plus ! La
preuve, je loue trois hectares afin d’augmenter ma production. Au début j’étais
seule, en ce moment j’ai recruté 30 personnes. »
L’exploitation du sel est
tributaire des aléas climatiques.
‘’La campagne peut démarrer en
septembre, en octobre, novembre ou décembre tout dépend. Dans un premier temps
on érige une digue. Puis on procède au décapage, c’est-à-dire, on enlève tout
le sable.’’
‘’Il est nécessaire d’avoir une conduite d’eau. Pour cela il faut une motopompe. Enfin la cristallisation, c’est la récolte de sel. La fin de la campagne de culture du sel dépend de l’hivernage. S’il commence à pleuvoir, on arrête.’’ Réformer la filière sel, une nécessité selon invest for job, le Sénégal a une production de plus de 450.000 tonnes par an. Des performances qui classent ce pays de l’Afrique de l’ouest comme plus grand producteur de sel d’Afrique de l’ouest. Une grande partie de cette production provient de plus de 15.000 petits producteurs artisanaux qui fabriquent du sel non raffiné. Voilà pourquoi il est important pour Marie Diouf de mieux structurer le secteur.
‘’ Il est important de faire
des réformes pour booster la filière sel ; notamment créer de richesses et
de valeur ajoutée. Sans cela nous ne pourrons pas homologuer les prix comme c’est
le cas pour le sucre, l’oignon ou encore de l’arachide.’’
Marie à une production minimale journalière de 10 tonnes de sel. Elle conditionne dans des sachets de 500 grammes et des sacs de 25 kilogrammes. Pour Marie Diouf, Reine du sel, n’est pas saliculteur qui veut néanmoins, elle encourage les femmes toujours minoritaires, à se lancer dans l’exploitation du sel. Seulement il faut avoir certaines qualités : se lever tôt, s’armer de beaucoup de courage, être une femme vertueuse, être un bon manager, payer à temps ses employés et surtout avoir une bonne communication avec ses employés. Lire aussi : Restauration Au Bénin : Les Cafeterias L'autre Activité Qui Marche À Cotonou
Source: BBC
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