Lutte contre le blanchiment d'argent et les flux financiers illicites en Afrique : La BAD lance un plan d'action triennal ambitieux

- Faïkot IGUE
- 04 Mar, 2025
La Banque africaine de développement (BAD) a lancé un plan d'action triennal (2024-2026) face à l'ampleur croissante des flux financiers illicites qui entravent le développement économique de l'Afrique. Ce programme vise à renforcer les dispositifs de lutte contre le blanchiment d'argent et la fuite des capitaux, des fléaux qui coûtent chaque année des milliards de dollars au continent.
Selon les
données de la BAD, les pertes liées aux flux financiers illicites ont presque
doublé en cinq ans, passant de 50 milliards de dollars en 2015 à 90 milliards
de dollars en 2020. Ce montant colossal, équivalent à 3,7 % du PIB africain,
dépasse presque le total des investissements et de l'aide étrangère reçus par
le continent. Les pays en situation de crise ou disposant de ressources
limitées sont particulièrement vulnérables, ces pertes accentuant leur
fragilité économique et sociale. Dans ce contexte, la BAD lance officiellement,
le 25 février, un Plan d’action triennal axé sur la prévention et la répression
de ces flux. L’initiative repose sur une collaboration étroite entre les États
africains, les institutions financières et les partenaires internationaux afin
de mettre en place des outils plus efficaces de détection et de contrôle.
Des mesures stratégiques pour une lutte renforcée
Le plan
s’articule autour de plusieurs axes majeurs. D’abord, il vise à renforcer les
capacités institutionnelles et juridiques des États pour identifier et
sanctionner les pratiques illicites. Ensuite, l’amélioration de la transparence
financière et de la coopération entre les régulateurs africains et
internationaux constitue une priorité. L’adoption des nouvelles technologies,
notamment l’intelligence artificielle, permettra également une détection plus
rapide et précise des transactions suspectes. Enfin, la sensibilisation et la
formation des acteurs économiques et financiers seront essentielles pour ancrer
une culture de conformité et de lutte contre la criminalité financière.
Au-delà
de la préservation des ressources financières, cette initiative vise à
stabiliser les économies locales et à promouvoir un développement durable. En
réduisant les pertes de capitaux, les États pourront accroître leurs recettes
fiscales, financer davantage de projets d’infrastructures et consolider leurs
institutions financières.
Le succès
de ce plan dépendra cependant de l’engagement des gouvernements africains à
appliquer rigoureusement les mesures proposées et à assurer un suivi efficace.
Une coopération durable entre tous les acteurs impliqués sera essentielle pour
endiguer ces flux financiers illicites et garantir un avenir économique plus
stable pour l’Afrique.
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