L’importance de la filière patate douce : L’OCIS consacre une plaquette d’information

- Lauraine Danha
- 07 Feb, 2025
La patate douce est une filière émergente qui occupe une place de choix dans le développement socio-économique du Bénin. L’OCIS a décidé d’y consacrer une plaquette d’informations afin de fournir aux entreprises, aux décideurs et aux acteurs économiques des données nécessaires pour une meilleure connaissance de la filière.
Troisième racine tuberculeuse produite après le manioc et l’igname, la patate douce est une plante très riche en éléments nutritifs, en vitamines et en minéraux. Elle est l’une des plus importantes plantes vivrières au monde, avec environ 106 millions de tonnes produites dans près de 120 pays, et s’étant sur une superficie d’à peu près 8 millions d’hectares et offrant un rendement mondial moyen de 11,1 tonnes/ha. Au totale une récolte de 79 millions de tonnes, suivie de l’Afrique (FAOstat, 2016), l’Asie fait partie du plus grand continent producteur de patates douces. La Chine concentre à elle seule approximativement 75 % de la production mondiale. La production africaine s’élève à 21,3 millions de tonnes, dont 48 % proviennent de la région des Grands Lacs. Le Nigeria, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi sont les principaux pays producteurs et consommateurs d’Afrique subsaharienne. La patate douce est actuellement en plein essor, avec une forte demande des consommateurs dans le marché béninois. Cependant, la disponibilité de ce tubercule varie selon les saisons et les régions, ce qui rend son approvisionnement difficile.
Dans la plupart des industries de transformation, la patate douce trouve également une place importante. Les tubercules peuvent être transformés en farine, un produit polyvalent qui entre dans la fabrication de gâteaux, de biscuits et d'autres produits de boulangerie. Cette farine est non seulement nutritive, mais elle est aussi sans gluten, ce qui en fait une alternative prisée dans les régimes sans gluten. En plus des aliments, la farine de patate douce est utilisée pour produire des boissons, comme des jus ou des boissons fermentées, et des purées qui servent de base à de nombreux plats. En innovant, la patate douce est aussi explorée dans la fabrication de plastiques biodégradables. Ce développement s’inscrit dans une démarche écoresponsable visant à réduire la dépendance aux plastiques traditionnels, souvent issus de ressources fossiles non renouvelables. Ainsi, les dérivés de la patate douce contribuent à des solutions plus durables dans l’industrie du packaging et des matériaux de construction. Dans le domaine de la médecine, les recherches ont montré le rôle positif de la consommation de la patate douce contre certaines maladies comme : cancer, maladies cardiovasculaires, fonction hépatique, diabète et système immunitaire. Au Bénin, le commerce de la patate douce est essentiellement local, avec des échanges limités entre les différentes régions du pays. Les exportations sont quasi inexistantes, la production étant principalement destinée à la consommation domestique. Cependant, on observe un petit commerce transfrontalier informel avec les pays voisins, notamment le Togo et le Nigéria.
En ce moment, la filière patate douce est confrontée à certains défis qui entravent son essor et qu’il faut relever. En se basant sur les recherches, il est démontré que le tubercule regorge une quantité importante d’eau qui accélère sa décomposition. Cette recherche vise à développer les nouvelles variétés ayant un cycle de vie plus long, mais également adaptées aux conditions climatiques locales et aux besoins du marché. Ces recherches doivent par ailleurs inclure des approches de post-récolte pour optimiser le stockage et réduire les pertes.
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