• Faïkot IGUE
• 27 Sep, 2024

Le secteur bancaire béninois continue de surprendre. Réuni le mardi 24 septembre 2024, le directeur national de la BCEAO Emmanuel Assilamehoo et les directeurs généraux des établissements de crédit ont dressé un bilan plus que positif de l'année 2023. Les chiffres présentés lors de cette troisième réunion trimestrielle de concertation confirment la position enviable du Bénin au sein de l'UEMOA.

Les chiffres présentés lors de cette réunion sont éloquents : le taux de dégradation du portefeuille des banques béninoises a chuté de manière significative, passant de 7,1% en 2022 à 4,8% en 2023.  Cette performance remarquable s'explique notamment par une politique de crédit plus rigoureuse des banques béninoises, couplée à un environnement économique favorable. En effet, grâce à une amélioration significative de 2,3 points de pourcentage par rapport à 2022, le taux de dégradation du portefeuille bancaire béninois est tombé à 4,8% en 2023. Ce résultat place le Bénin en tête des pays de l'UEMOA pour la deuxième année consécutive, avec un niveau de créances douteuses nettement inférieur à la moyenne régionale de 8,5%. Cette solidité du système bancaire contribue à renforcer la confiance des investisseurs et à soutenir la croissance économique du pays. Cette amélioration est le fruit d’une politique de crédit rigoureuse, d’un environnement économique favorable et d’une collaboration renforcée avec la BCEAO. Les établissements de crédit béninois ont su adapter leurs stratégies pour faire face aux défis d’un contexte marqué par une inflation mondiale persistante et des risques géopolitiques. Si les résultats sont encourageants, la réunion a également mis en évidence les défis à venir. L’inflation, bien que sous contrôle dans l’UEMOA, reste une préoccupation majeure. Les banques béninoises doivent rester vigilantes face aux risques de transmission de l’inflation mondiale, notamment à travers les prix des importations. L’inflation a atteint 4,1% au deuxième trimestre de 2024, une hause par rapport à 2,9% le trimestre précédent avec des  prévisions de 3,7% pour l’année.

Par ailleurs, les risques liés à la stabilité financière ne sont pas à négliger. La montée des taux d’intérêt internationaux peut peser sur le coût du financement des entreprises et des ménages. Les établissements de crédit doivent donc renforcer leur résilience et adapter leur modèle de business à ce nouvel environnement. Les perspectives pour le secteur bancaire béninois sont prometteuses. Le pays dispose de solides fondamentaux et d’un cadre réglementaire favorable à l’activité bancaire. Cependant, plusieurs défis devront être relevés. Il s’agit d’élargir l’accès aux services financiers aux populations les plus vulnérables, notamment en milieu rural. Le développement des technologies financières offre de nouvelles opportunités, mais pose également des défis en termes de cybersécurité et de protection des données. Les banques devront accompagner la transition énergétique et le développement durable. La réunion a également porter sur des décisions du Comité de politique monétaire  (Cpm) de la BCEAO .

Le Bénin s’est positionné comme un acteur majeur du secteur bancaire dans l’UEMOA. Les résultats de 2023 sont encourageants, mais il convient de rester vigilant face aux défis à venir. La collaboration entre les autorités monétaires et les établissements de crédit sera déterminante pour assurer la stabilité du système financier et soutenir la croissance économique du pays.