L'agriculture béninoise se tourne vers le naturel avec le projet Biostimulants
- Mohamed Gado
- 03 Dec, 2024
Le Bénin se lance dans une nouvelle aventure agricole avec le projet Biostimulants. Ce programme ambitieux, soutenu par le CORAF et coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa, vise à révolutionner les pratiques agricoles en utilisant des micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et les rendements des cultures.
Les travaux du projet Biostimulants ont officiellement débuté à l'hôtel Azalaï de Cotonou, en présence de plusieurs personnalités, dont le secrétaire général adjoint du ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, Innocent Togla, le directeur général de l’Institut National de Recherche Agricole du Bénin (INRAB), Comlan Hervé Sossou, la représentante du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), Docteur Fatou Dieng, ainsi que les coordonnateurs du projet pour le Bénin, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, dirigés par le professeur Lamine Saïd Baba-Moussa. Les biostimulants, à base de champignons et de bactéries bénéfiques pour les plantes, offrent une alternative prometteuse aux engrais chimiques. Le thème de cet atelier est « Amélioration du rendement du maïs et de la fertilité des sols à partir des biostimulants à base de micro-organismes du sol au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire ». Ce projet ambitieux, qui bénéficie d'un financement de 300 millions CFA, est le fruit d'une collaboration étroite entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs du monde agricole. Le projet Biostimulants a pour objectif global d'augmenter la productivité du maïs et de garantir la santé des sols en utilisant des biostimulants composés de champignons mycorhiziens arbusculaires (Cma) et de rhizobactéries favorisant la croissance des plantes (Pgpr). Ce projet vise une agriculture durable dans les trois pays concernés. Concrètement, il s'agit de produire des biostimulants à base de Cma et de Pgpr en quantité suffisante pour réaliser des tests dans ces pays et évaluer leur potentiel à améliorer le rendement en maïs, ainsi que la qualité des sols et des plantes. Lors du lancement, le professeur Baba-Moussa a souligné l'importance d’un changement de paradigme dans les pratiques agricoles. « Les biostimulants ne visent pas à remplacer les engrais chimiques, mais offrent une solution écologique et adaptable à tous les types de sols », a-t-il précisé. Ces biotechnologies, en plus de protéger l'environnement, permettent de réduire les coûts de production des agriculteurs en diminuant leur dépendance aux engrais classiques, dont l’utilisation excessive contribue à la dégradation des sols et menace la santé des producteurs.
Comlan Hervé Sossou, directeur général de l’Institut National des Recherches Agronomiques du Bénin (INRAB), a précisé que les principales activités du projet seront menées dans les trois pays par des institutions locales telles que l’INRAB, le CNS-Maïs du Bénin, l’UJKZ du Burkina Faso et l’UPGC de Côte d'Ivoire. Ces actions permettront d’atteindre les objectifs spécifiques du projet, tout en tenant compte de l’importance du maïs dans l’alimentation des populations. Innocent Togla, secrétaire général du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Bénin, a souligné l’importance de ce projet pour la santé des sols béninois. Selon lui, les résultats du projet profiteront à l’ensemble de la production agricole, et pas uniquement à celle du maïs. Il a aussi encouragé les acteurs du projet à étendre leur attention à d’autres cultures agricoles pour améliorer les revenus des paysans et, plus largement, des pays concernés. Les résultats de ce projet sont attendus avec impatience par l'ensemble de la communauté agricole. En démontrant l'efficacité des biostimulants, le Bénin ouvre la voie à une agriculture plus durable et plus productive pour toute l'Afrique.
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