L'initiative Aïkounzan: une fête de saveurs et d'innovations
- Mohamed Gado
- 25 Sep, 2024
La ville de Cotonou s'est transformée en un véritable temple du niébé pendant plusieurs jours. La "Journée du niébé – Aïkounzan 2024" a été l'occasion de mettre en lumière cette légumineuse essentielle à l'alimentation ouest africaine. Prévue pour se tenir du 23 au 26 septembre 2024, l’évènement organisé en parallèle de la Conférence mondiale de recherche sur le niébé, a rassemblé chercheurs, producteurs, transformateurs et simples gourmands autour d'un même objectif qui est la promotion du niébé sous toutes ses formes.
Malgré
les progrès réalisés en matière de recherche agricole, l'Afrique subsaharienne
fait face à des défis persistants tels que la faible productivité agricole,
l'insécurité alimentaire et les effets du changement climatique. Le niébé,
riche en protéines et résistant à la sécheresse, apparaît comme une solution
prometteuse pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires. Dans le cadre de la Conférence
mondiale de recherche sur le niébé, il a été organisé le mardi 24 septembre 2024, à
l’hôtel Golden Tulip à Cotonou (Bénin) une foire sur cette légumineuse locale
et versatile. Les visiteurs ont pu découvrir une multitude de produits à base
de niébé, préparés par des chefs talentueux et des femmes transformatrices
passionnées. Des dégustations gratuites ont permis à chacun de savourer les
délices de cette légumineuse. Youna Hemery, chercheuse à l’Institut de recherche
pour le développement (IRD), responsable de la foire sur le
niébé a souligné l'importance de cette journée : « Il était essentiel de présenter
au grand public les défis et les opportunités liés à la filière niébé au Bénin.
En mettant en avant les innovations et en impliquant les acteurs de la filière,
nous espérons redonner au niébé toute sa place dans l'alimentation des Béninois ». Afin de mettre en valeur les
agriculteurs, transformateurs et consommateurs de cet aliment, plusieurs stands
étaient animés. Comme celui de l’Association des femmes agricultrices du Bénin
ou de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA). Ce dernier est
animé par le Docteur Benjamin Dossa Dantinon, épistémologiste, chercheur. L’expert en agriculture durable, a
souligné l'importance de promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de
l'environnement pour préserver la santé des consommateurs et des écosystèmes.
En encourageant l'utilisation de méthodes de lutte biologique, les chercheurs
visent à réduire la dépendance aux pesticides et à garantir une alimentation
plus sûre. « Environ une vingtaine de produits agroalimentaires traditionnels
sont faits à partir du niébé », estime, Yann Émeric Madode ,Enseignant-chercheur à la Faculté
des sciences agronomiques (FSA). Les femmes jouent un rôle central dans la filière
niébé, de la production à la transformation et à la vente. Pour répondre aux
défis auxquels elles sont confrontées, des chercheurs ont développé des unités
mobiles équipées de technologies de cuisson propres. Ces unités permettent non
seulement d'améliorer la qualité des produits à base de niébé, mais aussi
d'autonomiser les femmes en leur offrant les outils et les connaissances
nécessaires pour réussir.
Un concours pour récompenser les talents
Un concours de cuisine a été organisé pour mettre en valeur la créativité des participants. Les chefs et les femmes transformatrices ont rivalisé d'ingéniosité pour proposer des recettes originales et savoureuses. Les lauréats ont été récompensés par des cuisines mobiles, des outils innovants conçus pour améliorer les conditions de travail et la qualité des produits. Soulignons qu’une de ces machines a été remise comme grand prix du concours de cuisine. La gagnante, Charlotte Hounkanli, fait des beignets à base de haricot. Dans la catégorie des chefs, c’est Samuel Sowu qui a décroché la première phrase avec son innovation sur le niébé. Il est suivi dans cette même catégorie par Narcisse Yaovi Dodjenon et Expédit Mahougnondé. Au-delà de l'aspect festif, cette journée avait également pour objectif de sensibiliser le public à l'importance du niébé dans la sécurité alimentaire. Cette légumineuse, riche en protéines et en nutriments, constitue une alternative saine et durable aux protéines animales. De plus, elle est particulièrement adaptée aux conditions climatiques de l'Afrique de l'Ouest. Les chercheurs présents à la conférence ont présenté leurs travaux sur l'amélioration des variétés de niébé, la lutte contre les ravageurs et les maladies, ainsi que la valorisation des produits dérivés. Ces recherches visent à rendre la culture du niébé plus rentable et plus durable.
La réussite de cet événement est le fruit d'une collaboration étroite entre différents acteurs : universités, instituts de recherche, organisations de producteurs, et entreprises privées. Ce partenariat est essentiel pour relever les défis liés à la production, à la transformation et à la commercialisation du niébé.
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