• Mohamed Gado
• 19 Sep, 2024

Le Bénin accueille depuis le mardi 17 septembre 2024, la 18ème Conférence annuelle de l'Alliance du Cajou Africain (ACA). Cet événement majeur a rassemblé à Sofitel Cotonou, plus d'une centaine de délégués venus de toute l'Afrique pour discuter des moyens de transformer en profondeur la filière cajou et de créer une industrie plus durable et compétitive.

Sous le thème "Bâtir les capacités pour une industrie du cajou africain durable", cette édition a mis l'accent sur la nécessité de transformer davantage de noix de cajou en Afrique. La cérémonie de lancement s’est tenue en présence de Alimatou Assouman, ministre de l’Industrie et du Commerce, André Tandjiekpon, secrétaire exécutif du Conseil international consultatif du cajou (CICC), de Moussa Do Rego, président de l’Interprofession béninoise de la filière anacarde (IFA) et Babatola Faseru, président de l’ACA. En effet, bien que le continent soit le premier producteur mondial de cajou, une grande partie de la production est exportée à l'état brut. Pour Moussa do Rego, président de l'Interprofession de la filière anacarde (Ifa), cette conférence est un lieu d'échanges et un catalyseur de changement pour bâtir une industrie de transformation du cajou plus compétitive, inclusive et durable. Shadiya Assouman, ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin, qui a honoré la cérémonie d’ouverture de sa présence souligne :« C’est une situation amère pour nos États, car aucune nation, aucun peuple ne peut valablement se développer ni tirer un maximum d’avantages de son secteur agricole en exportant systématiquement ces produits bruts ». Le Bénin, pays hôte de cette édition, a été salué pour ses efforts en matière de transformation locale. Le gouvernement béninois a mis en place des politiques incitatives pour attirer les investisseurs et développer les infrastructures nécessaires à la transformation du cajou, notamment avec la création de la Zone industrielle de Glo-Djigbé. Cette dynamique a été saluée par les participants qui ont souligné l'importance de telles initiatives pour stimuler le développement économique et créer des emplois.

 « Le Bénin fait aujourd’hui de grands progrès dans la transformation locale de la noix de cajou en mettant en œuvre une politique audacieuse […]. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et d’autres pays ont prouvé que la vision de l’ACA et de ses partenaires, visant à créer une industrie africaine de la noix de cajou compétitive, capable de fournir des produits compétitifs à l’échelle mondiale grâce à la valeur ajoutée, n’est pas une simple rhétorique, mais qu’elle est en bonne voie et sera bientôt réalisée », a déclaré le président de l’ACA, Babatola Faseru. "Nous sommes déterminés à réduire nos exportations de noix brutes et à développer une industrie de transformation florissante." a fait savoir la ministre.

Si les perspectives sont encourageantes, de nombreux défis subsistent encore. Les participants à la conférence ont notamment évoqué les questions de financement, d'accès aux technologies, et de formation des acteurs locaux. Représentant le président du Conseil international consultatif du Cajou (Cicc), André Tandjiekpon, Secrétaire exécutif du Cicc, a traduit la reconnaissance de l'institution à tous les acteurs pour les efforts fournis et à tous les partenaires pour le soutien indéfectible apporté aux pays producteurs. L'objectif à long terme est de créer une filière cajou africaine plus durable, plus compétitive et plus inclusive. Cela passe par une transformation accrue de la production locale pour créer de la valeur ajoutée et générer des revenus supplémentaires. Le développement de produits finis à forte valeur ajoutée pour conquérir de nouveaux marchés. La création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie des populations locales.

Une exposition pour mettre en valeur les acteurs de la filière

En parallèle des conférences, une exposition a permis aux entreprises de la région de présenter leurs produits et services. Ce fut l'occasion pour les participants de découvrir les dernières innovations dans le domaine de la transformation du cajou. La 18ème Conférence de l'ACA a été l'occasion de faire le point sur les avancées de la filière cajou en Afrique et de définir les orientations futures. Le Bénin, en tant que pays hôte, a démontré son engagement à jouer un rôle de premier plan dans le développement de cette filière prometteuse. L’Alliance Africaine du Cajou (ACA), créée en 2006 pour promouvoir une industrie africaine du cajou à l’échelle mondiale, a formé et certifié près de 1 344 personnes comme maîtres formateurs du cajou dans 20 pays différents. Ces personnes font actuellement la différence dans divers aspects des chaînes de valeur du cajou. Depuis 2007, l’ACA organise cette conférence pour poursuivre sa vision.  

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